Source: La Voix du Nord / 16 Septembre 2011

 Lien: http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lille/actualite/Secteur_Lille/2011/09/16/article_au-smile-club-abdel-jawad-adopte-les-ver.shtml

 

Au Smile Club, Abdel Jawad adopte les verres incassables et dit adieu aux débris de verre sur la piste de danse


 Abdel Jawad compte bien vendre ces verres en polycarbonate à ses confrères. PHOTO PATRICK JAMES 
Abdel Jawad compte bien vendre ces verres en polycarbonate à ses confrères. PHOTO PATRICK JAMES

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« Pour proposer ou même vendre un produit à quelqu'un, il faut d'abord y croire » , affirme Abdel Jawad, le patron du Smile Club, grande boîte de nuit du quartier de Solférino. Et pour le coup, son produit, il y croit dur comme fer. Il y a une quinzaine de jours, il a décidé de doter son établissement de verres incassables. L'idée vient de Grande-Bretagne, où le gouvernement a imposé ces verres en polycarbonate à la suite des trop nombreuses bagarres (plusieurs milliers rien qu'à Londres) à coup de tessons qui étaient livrées aux abords des pubs.

 

« AJ » a décidé d'importer le concept à Lille. Par le biais de sa société de boissons énergétiques, Chic Boissons, il a été contacté par un fournisseur parisien. « Je n'ai pas tout de suite donné de la considération à cette offre, raconte-t-il. Mais j'ai vite compris que c'était une opportunité. » Il se dit avant tout motivé par la sécurité de ses clients. « C'est une hécatombe, le verre cassé. En deux ans, rien qu'au Smile, quatre personnes se sont blessées sur du verre brisé. L'autre danger, c'est qu'il soit utilisé comme arme. Ce n'est jamais arrivé ici, mais le risque est tout de même là. » Pintes, demis, shooters et tubos pour les whisky-coca et autres vodka-orange, tout est en plastique. Enfin, presque. « Nous avons conservé les récipients en verre pour les consommations un peu chères, comme le champagne, les cocktails ou encore le très vieux whisky », explique le patron du Smile. Les verres en polycarbonate sont donc réservés aux consommations les plus courantes, qui représentent selon lui 99,5 % des demandes. Côté investissement, il s'y retrouve puisque ces produits coûtent à peu de choses près le même prix que les verres classiques, contre le double il y a dix ans.

Le moment idéal, selon lui, pour développer le concept en le vendant aux autres établissements de Lille, de la région, et même de la Belgique. Pas très compliqué, assure-t-il, il a déjà tous les contacts, et une assurance à toute épreuve. « Les patrons qui sont un tant soit peu intelligents et responsables vont être sensibles à ce produit. »

« Qualité de service »


Une affirmation pas du tout du goût de Bruno Mezouar, qui, à deux pas du Smile, tient le Network, autre boîte branchée du quartier de Solférino.

« Il n'y aura plus la sensation de fraîcheur du verre, et je suis sceptique quand à la qualité du produit. Je ne suis pas sûr qu'il tienne si longtemps que ça. » Il préfère conserver ses verres cassables et leur « qualité de service ». « Nous ne sommes pas une usine », conclut-il. Xavier Lamon, du Scotland Fire, va, lui, laisser une chance à ces verres. « Nous allons peut-être tester le produit pendant un événement comme la Saint-Patrick qui attire beaucoup de monde, soutient-il. Je reste dubitatif sur la durée des verres, et je ne servirais pas un bon cognac dedans, mais c'est à voir. »Début des négociations commerciales : « D'ici décembre », affirme Abdel Jawad. Et, il en est certain, « ces verres répondront vraiment à la demande des bars et des discothèques ». • L.-M. D.

 

 

 

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